Je n'ai pas vraiment saisi comment nous pourrons faire transiter le pouvoir de la démocratie politique actuelle progressivement vers le groupe des « civiliens » désireux de lui redonner le vrai visage qu'elle devrait avoir, c'est-à-dire une structure exclusivement juridique régissant des rapports de droits justes et équitables entre tous les « civiliens ».
Claude
La question de la transition depuis la situation actuelle vers des formes correspondant davantage à une vie sociale dans laquelle l'humain trouve sa place, cette question a constitué le cœur de la Rencontre Civilienne 3. Nous y avons parlé d'une nouvelle forme de droit à l'expérimentation, lequel, selon moi, fait partie, avec le Référendum d'Initiative Citoyenne (RIC), du minimum vital de la démocratie. À moins de croire encore au Grand Soir ou à l'Homme Providentiel, la transition ne se fera que par petites touches, à partir des initiatives développées par les Civiliens. De telles initiatives veulent fleurir un peu partout aujourd'hui. Mais elles rencontrent de nombreux obstacles liés à la pesanteur de nos systèmes dits démocratiques et au côté unilatéral de l'économie. Souvent, elles ne peuvent même pas voir le jour.
Avec un droit à l'expérimentation civilienne, les initiatives montreraient ce qu'elles contiennent en elles. Celles qui seraient jugées intéressantes et porteuses d'avenir seraient reprises par d'autres. Elles feraient école jusqu'au moment où, éventuellement, un groupe de civiliens déposerait un projet de référendum visant à donner les bases juridiques nécessaires à la généralisation de cette initiative.
Au fond, une véritable démocratie ne peut venir que de façon évolutive, à partir des projets et initiatives libres de chacun.
Les modalités de ce que pourrait être ce droit à l'expérimentation civilienne sont donc décrites dans la Rencontre Civilienne 3.