Cher Michel,
Dans ton intervention tu as dit qu’un prêt était une anticipation sur un projet à venir, un projet qui créera des valeurs ajoutés pour l’économie. Comme corollaire à cela, tu as dit que de la monnaie qui serait ainsi créer par les instituts de financement serait de la monnaie orientée futur.
Bien que je me sente parfaitement en accord avec cette approche de l’économie, émerge pour moi à cet endroit précis un ensemble de questions qui sont sans doute naïves … Les questions naïves que je me pose sont les suivantes :
1) Le raisonnement suivant est-ils juste ? :
Dans une zone économique donnée, si beaucoup de prêts sont accordés en même temps à plusieurs entreprises, cela ne crée-t-il pas mécaniquement une grande quantité de signes monétaires qui vont se retrouver dans la comptabilité des fournisseurs et sur les fiches de paye des salariés, qui vont eux-mêmes consommer etc. s’ensuit une chaîne d’échanges qui semblent être d’autant plus importants que la somme des emprunts eut été élevée … Et … qu’au fur et à mesure que ces entreprises rembourseront leur emprunt la somme des signes monétaires disponible diminuerait, contractant le volume des échanges qui avait été rendu possible ?
2) Le concept de masse monétaire, ou de quantité de monnaie disponible sont-ils valide ?
3) Est-ce que même dans une optique ou l’argent devient pure comptabilité, des signes monétaires ne doivent-ils pas être créer en une certaine quantité suffisante ? Y a-t-il un seuil ? Comment définir ce seuil ?
4) Le mécanisme des prêts ou emprunts, tel que tu l’envisages, est-il suffisant en lui-même pour que les signes monétaires se trouvent toujours disponible en quantité suffisante là ou l’économie en nécessite l’usage ?
5) Si grâce à l’emprunt l’entreprise ou les entreprises crée de nouvelles valeurs, la société ne doit-elle pas faire augmenter au moins un petit peu la quantité des signes monétaires pour que les nouvelles valeurs trouvent leur contrepartie ?
Je trouve ta question intéressante, Jérémy. Et je m'y associe en quelque sorte. Car en effet, que l'argent soit créer par le crédit, m'apparaît comme un problème fondamental de l'ordre économique actuel. Je n'ai toujours pas compris pourquoi Michel y recourt (ça fait pourtant des années que je le suis et l'apprécie). Toute nouvelle production (à-venir), doit bien quand même dépendre d'un déjà produit (en quelque sorte "comptabilisé"). Je suis donc curieux de ce que sera sa réponse. Une partie des éléments de ma réflexion est rassemblée sur la page du site dont je m'occupe : http://www.triarticulation.fr/Institut/FG/PagesThematiques/Argent.html.